Message à la Nation, à quand le réveil de Zaki ?
- Maaroupi Sani
- 19 déc. 2016
- 3 min de lecture
Le Président de la République, Chef de l’État, Issoufou Mahamadou a adressé un Message à la Nation, à l’occasion du 58è anniversaire de la proclamation de la République. La migration, la sécurité, le renforcement des institutions démocratiques et républicaines, les réformes économiques et financières, le rétablissement du monopole fiscal de l’État et de l’efficacité de la dépense, la lutte contre la corruption, tels sont entre autres les thèmes abordés par le Chef de l’Etat.
Il a notamment insisté sur la mobilisation des ressources internes basées sur les réformes dont l’essentiel est repris dans la loi des finances 2017. Ces réformes s’articulent autour de la modernisation des administrations, des régies financières, de leur gouvernance et des procédures ainsi que le renforcement de la mobilisation des ressources et l’amélioration de la qualité et de l’efficacité de la dépense publique.

Dans leur énumération et les objectifs poursuivis, ces réformes sont à encourager. Malheureusement, elles ne sont pas toutes structurelles et demeurent encore au stade d’intention et de vœux pieux. Car, pour être à la hauteur des légitimes attentes du peuple nigérien, ces réformes doivent reposer sur le choix des hommes capables de les mener ainsi qu’une politique de mise en œuvre de la gestion axée sur les résultats.
A l’heure actuelle, ces deux composantes manquent à l’appel.
La politisions à outrance dans les nominations aux hautes fonctions de l’Etat constitue une grave entrave à la bonne gouvernance. En effet, les critères de compétence, d’intégrité, de bonne moralité sont abandonnés au profit de l’appartenance politique des cadres à promouvoir. Et pourtant, lors de votre discours d’investiture du 07 Avril 2011, vous disiez au grand et vaillant peuple Nigérien que votre ambition serait de promouvoir la compétence et la probité.
La politique régente tout.
Les cadres valables, compétents, intègres, honnêtes et travailleurs sont relégués au second plan au profit des courtisans véreux et sans scrupules, qui sont promus simplement encore parce qu’ils appartiennent à un parti politique de la majorité.
La gestion axée sur les résultats, qui est l’une des normes de bonne gestion sur le plan international n’a aucune considération au Niger. Les managers ne sont liés à aucune performance, à aucun résultat.
"Leur premier objectif est de se remplir les poches et
remplir les comptes en banque de leur formation politique."
C’est pourquoi, il est impératif Monsieur le Président, que les réformes préconisées soient basées sur une vision stratégique qui exige la mise en œuvre des actions cohérentes les unes les autres avec des objectifs précis et avec des périodes d’évaluation.
Tant qu’il n’y a pas d’évaluation, de contrôle inopiné toutes les réformes seront vaines.
S’agissant du combat contre la corruption, comment lutter contre celle-ci et le détournement de deniers publics, si des malfrats en col blanc sont protégés contre l’action de la justice ?
Il ne suffit pas de le clamer haut et fort ou de se mettre derrière des classements de Transparency international pour se glorifier, il faut aller au delà des mots et sévir. Monsieur le Président, ouvrez les yeux et regardez tout autour de vous, ces nouveaux riches, sortis de nulle part, ces magnats roulants dans des 4X4 V8, qui, en l’espace de 6 ans ont des comptes en banque dont les dépôts se chiffrent en milliards de FCFA et laissez librement la justice faire son travail pour décortiquer la manière dont ils ont gagné cet argent ; sanctionnez s’il le faut ceux qui ont trahi votre confiance et la confiance des Nigériens et vous verrez en ce temps, le véritable changement s’opérer.
Mais tant que la lutte contre la corruption, les détournements de deniers,
l’enrichissement illicite sera au stade d’intention rien ne changera.
Les vieilles pratiques malsaines continueront. Vous avez notamment indiqué « S’agissant justement de la lutte contre la corruption, vous le savez, mais je ne le répéterai jamais assez, elle est pour moi une préoccupation majeure en ce qu’elle est l’indispensable levier du développement que j’ai promis au peuple nigérien.
Depuis 2011, je me suis attelé à ce combat et notre pays connaît des progrès relatifs dans l’indice de perception de la corruption de Transparency International. Bien qu’ayant gagné 35 rangs depuis 2011 dans ce classement, notre pays ne peut pas se contenter de la 99e place qu’il occupe actuellement ».
Il est temps, vraiment Monsieur le Président, que Issoufou Mahamadou, trop humain et fidèle en amitié cède la place à Issoufou Zaki, l’unique, le vrai justicier que le peuple nigérien a souverainement choisi par deux fois pour conduire sa destinée. « A ba gawa kashi, dan mai ray ya ji tsoro », autrement fouilleter le cadavre afin que le vivant ai peur.
Namalka Bozari (Contributeur Web) Tamtaminfo News
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