Ouverture à Abidjan d'une conférence sur la corruption en Afrique

Une conférence internationale sur la corruption en Afrique s'est ouverte jeudi à Abidjan pour deux jours à l'initiative de la Banque africaine de développement (BAD), qui va lancer à l'occasion son guide destiné aux entreprises africaines pour la conformité à la politique de lutte contre ce fléau.

Le président du Groupe de la BAD, Akinwumi Adesina, a insisté sur l'importance de la lutte contre la corruption et les flux financiers illicites pour "permettre la transformation économique et la réalisation des diverses aspirations du continent". La BAD estime que 148 milliards de dollars américains sont perdus chaque année du fait de la corruption en Afrique.

A eux seuls, les flux illicites quittant l'Afrique sont estimés à "60 milliards de dollars américains, soit une fois et demi l'ensemble des investissements directs étrangers en Afrique ou encore 120% de l'aide publique au développement reçue par l'Afrique". Toujours selon la BAD, les pots de vin et la corruption ralentissent les investissements et les capacités des entreprises qui travaillent en Afrique de mener des affaires de manière correcte et équitable.

La Banque a procédé à un examen de ses documents de travail sur les flux financiers illicites et élaboré une nouvelle politique en révisant sa stratégie de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. La rencontre d'Abidjan qui réunit les pays membres régionaux de la BAD, les responsables gouvernementaux des différents pays et des organisations régionales au coeur de la lutte contre la corruption et les flux financiers illicites vise à "accélérer le travail" de l'institution en matière de transparence et de responsabilité, particulièrement en ce qui concerne la lutte contre les flux financiers illicites et la corruption.

Elle prévoit une consultation sur le cadre stratégique et le plan d'action (2016-2020) de la Banque pour la prévention des flux financiers illicites en Afrique, la présentation des plans d'action nationaux élaborés dans le cadre du partenariat sur le financement illicite, la présentation des résultats des travaux sur les activités financières illicites en Afrique et le lancement du guide pour la conformité à la politique de lutte contre la corruption pour les entreprises africaines.

Le guide, une publication conjointe de la BAD et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), vise à "aider les compagnies africaines de toute taille à mettre en place des mesures pour arrêter le soudoiement des agents publics dans les transactions commerciales", indique la BAD. Pour la BAD, il est temps que le monde des affaires fasse également sien le combat contre la corruption.

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