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Niger: l'attaque de Tazalit menée par des «groupes de narcoterroristes»

  • Photo du rédacteur: Maaroupi Sani
    Maaroupi Sani
  • 7 oct. 2016
  • 3 min de lecture

Au Niger : l'attaque perpétrée jeudi 6 octobre en plein milieu de la journée contre un centre d'accueil de réfugiés maliens à Tazalit, dans la région de Tahoua, a fait 22 morts, des soldats nigériens exécutés d'une balle dans la tête. Ce n'est pas la première fois que la région de Tahoua subit une attaque terroriste, mais c'est la première fois que le bilan est aussi lourd. Une attaque surprise, rapide et meurtrière. On ignore l'identité précise des assaillants, mais Massaoudou Hassoumi, ministre nigérien de la Défense, pointe la responsabilité de groupes narcoterroristes.




Les forces armées nigériennes ont enterré leurs 22 camarades : 14 gardes nationaux, 5 gendarmes et trois soldats, en présence du gouverneur de la région de Tahoua et du commandant de la zone de défense numéro 4.


Arrivés à la frontière malienne par la grande vallée de l’Azaouad, les assaillants, qui ont vraisemblablement préparé leur attaque, ont choisi l’heure du déjeuner, au moment où la majorité des soldats étaient rassemblés autour des plats, pour exécuter leur sale besogne.


Le poste de sécurité du camp a directement été la cible. Les 22 soldats ont ainsi été mitraillés sans grande résistance. « Une bande de criminels non identifiée », a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense, le colonel Ledru. Le Haut-Commissariat aux réfugiés, dont les agences sont sur le site, a confirmé également la mort de 22 soldats, avant d’ajouter que seuls trois soldats affectés à la sécurité du camp de Tazalit ont réussi à fuir.


Des nouvelles en provenance du site de Tazalit indiquent que les assaillants sont restés maîtres des lieux pendant presque deux heures, le temps de piller les magasins de vivres, les produits pharmaceutiques du camp, les armes des 22 soldats ainsi qu’un véhicule de l’armée et un autre du HCR. Quant à l’unique ambulance du camp de réfugiés, elle a été complètement incendiée.


Cette agression ne restera pas impunie, a martelé le porte-parole du ministère de la Défense, avant d’exhorter ses camarades « à poursuivre avec courage la lutte contre cette bande de criminels ».


La région de Tahoua difficilement contournable pour les trafics en tout genre


La région de Tahoua, au centre-ouest du Niger, est bien encadrée : au nord, la frontière nord-malienne et ses groupes jihadistes comme Aqmi ou Ansar Dine. Au sud, le Nigeria et Boko Haram. La région, plus de 110 000 mètres carrés, est également sur le chemin de l'Algérie et de la Libye. En clair, un territoire difficilement contournable pour les trafics en tout genre : drogue, bien sûr, mais aussi armes et migrants.


« C'est un lieu de passage », confirme un diplomate africain en poste à Niamey, fin connaisseur de la bande sahélo-saharienne. Il explique notamment que le flux d'armes en provenance de Libye s'est réduit, avec l'intervention de la force française antiterroriste Barkhane : « Aujourd'hui, tout le monde a besoin d'armes et de munitions », affirme encore cette source, pour expliquer l'attaque de Tazalit. Après avoir tué 22 soldats nigériens, les assaillants sont repartis avec trois véhicules, des armes et des munitions.


Le centre de la région de Tahoua est un carrefour très vaste, mais surtout très peu militarisé. « C'est un lieu de déplacement, reconnaît-on au ministère nigérien de la Défense, mais pas un lieu d'installation ». De fait, le commando qui a mené l'attaque jeudi est reparti en direction du nord du Mali. Les autorités nigériennes promettent de renforcer la présence militaire dans la région de Tahoua.


rfi.fr

 

"Cette attaque a été perpétrée par des groupes de narcoterroristes venus du Nord-Mali, probablement de la zone de Kidal et Tin Zaouaten qui se sont attaqués à des groupes isolés de nos forces de défense et sécurité. Évidemment ce sont de lourdes pertes, mais nous prendrons les mesures nécessaires pour que cela leur coûte cher. (...) Les groupes armés dans le nord du Mali, c’est un continuum entre les groupes terroristes et les groupes armés qui participent parfois au processus d’Alger et les groupes de trafiquants, narcotrafiquants. Donc, il n’y a pas de distinction entre ces différents groupes : Ansar Dine, Aqmi, HCUA, narcotrafiquants. En réalité, ils passent d’un statut à l’autre. Nous les avons poursuivis, ils sont entrés en territoire malien. Nous allons faire en sorte que cela leur coûte de plus en plus cher de mener ce genre d’attaque contre notre pays, contre nos soldats." Hassoumi Massaoudou, ministre de la Défense Nationale


 
 
 

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