Bonne gouvernance: "l’opération Mai Boulala" était-elle mort-née?
- Maaroupi Sani
- 29 sept. 2016
- 2 min de lecture
Le Niger d'hier et d'aujourd'hui ressemble à "une marmite trouée" de toute part où chacun peut royalement se servir sans avoir à compte à rendre à X ou Y. Conscient du degré d’impunité atteint par notre pays, le président Issoufou Mahamadou avait promis des l'entame de son second mandat, une lutte implacable contre la corruption et le détournement des deniers publics à travers notamment "l’opération Mai Boulala". Récemment encore, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures pour accroître les pouvoirs de la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA) afin de lui permettre de mieux traquer les fossoyeurs de la République.
Léthargie et déception
Mais rien de concret pour l'instant. Certes, on nous dira que le Niger a gagné quelque point en matière de lutte contre la corruption dans le classement Transparency International, mais la réalité est tout autre. L'opinion publique nationale reste toujours sur sa faim. A vrai dire, personne ne croit à la volonté du gouvernement de faire le ménage. Tout le monde, majorité, opposition et même société civile n'en parle désormais plus ces derniers jours.

Certains n’hésitent pas à pointer du doigt l'absence totale de volonté politique sur ce dossier. "Lorsqu'il s'agit de récenser les vacataires de l'éducation ou de déguerpir les boutiques autour des principaux artères de la capitale et "casser" les petits commerçants, on le fait sans hésitation et sans remord. Mais lorsqu'il s'agit d’arrêter les "grands voleurs" et de mettre le peuple nigérien dans ses droits, on traîne les pas, on fait du surplace parce qu'il y à des nigériens intouchables. Personne ne sait vraiment se qui se passe à propos de cette opération ou même si réelelemnet elle se déroule" s'indigne un observateur de la scène
La volonté poltique fait defaut
Comme tous les dossiers chauds de la République, "l'opération Mai Boulala" semble s'être égarée quelque part dans les tiroirs de notre administration. Il est vrai, s'il devrait effectivement avoir lieu, le grand ménage n'arrange personne. Ni les tenants du pouvoir actuel, ni ceux d'hier. Nous sommes en effet dans un pays ou la plupart de ceux qui exercent ou avaient exercé une parcelle de responsabilité à un moment donné ou un à autre se reprochent quelque chose. Il est vrai aussi que nous sommes dans un pays ou il faut mettre le monde (majorité, opposition et même société civile) dans un même panier. La plupart du temps, ce sont des voleurs qui crient au voleurs. Des loups qui crient aux loups.
La lutte contre la corruption qui aurait du être l'un des plus grand, sinon le plus grand "chantier" du président Issoufou Mahamadou attendra donc les calendes grecques. L'annonce à grand pompe du lancement de cette opération il y a quelque mois est plus destinée à la consommation des bailleurs qu'à une volonté réelle de mettre un terme à cette gangrène. Entre temps, ceux qui ont détourné des millions voire des milliards, ceux qui se sont illicitement enrichis sur le dos du peuple se promènent librement en narguant les honnêtes citoyens qui ont du mal à joindre les deux bouts.
Maaroupi Elhadji Sani
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