Niger: les avocats des putschistes présumés contre-attaquent

Au Niger, 24 personnes sont toujours emprisonnées, accusées d'avoir fomenté une tentative de coup d'Etat en décembre dernier. Le collectif d'avocats qui les défend a dénoncé ce 30 août un dossier sans preuve et le non-respect des droits de leurs clients.

Au Niger, le collectif d’avocats qui défendent des militaires et des civils interpellés en décembre dernier dans le cadre d’une affaire de tentative de coup d’Etat, a tenu ce mardi 30 août un point de presse pour dénoncer des irrégularités qui ont émaillé la procédure.

Au total, 24 personnes sont derrière les barreaux dans le cadre de ce dossier. Elles sont poursuivies pour « complot contre la sûreté de l’Etat ». Parmi elles, on compte douze militaires, trois paramilitaires et neuf civils.

« Toutes ces personnes ont été interpellées sur la base de simples rumeurs et de délations, s'indigne Me Moussa Yacouba, un de leurs avocats. Certaines d'entre elles ont été ensuite transférées à la gendarmerie de Niamey, la capitale, où elles ont été gardées illégalement durant des semaines, sans avoir la possibilité d'accéder à leur famille ni à leurs avocats, au mépris des droits de la défense ».

Dossier vide

Le 19 août dernier, la chambre de contrôle d’instruction du tribunal militaire a rejeté la demande de mise en liberté provisoire des personnes impliquées dans cette affaire de tentative de coup d’Etat.

Leur dossier est pourtant vide, maintient Me Moussa Yacouba. « Il n'a été demandé à ce jour par le conseil du gouvernement aucun indice de leur participation à cette affaire, martèle l'avocat. Les pièces alléguées par le ministre de la Défense ne figurent pas à ce jour au dossier. Les enregistrements et autres communications ont été retirés de la procédure alors même que c'est sur leur base que l'enquête préliminaire avait été engagée ».

Le collectif d’avocats ajoute qu’il se réserve le droit de saisir les juridictions supranationales compétentes en la matière.

rfi.fr