Élections 2016: le pari perdu d'ABC

Il rêvait de revenir en force aux côtés du Président Issoufou Mahamadou, un peu à la manière de M.Ibrahim Yacouba, le leader du MPN-Kiishin Kasa, ou en tout cas bouleverser l’ordre politique établi. Finalement, il s'est retrouvé coincer du sein de la Coalition Pour l’Alternance (COPA 2016) en tant que porte-parole.

S'il y a quelqu'un qui a perdu gros lors des récentes élections, c'est bien Amadou Boubacar Cissé dit ABC, super d'État du Plan, de l'Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire du président Issoufou. Profitant du départ du FA-Lumana de la mouvance présidentielle, M. Cissé était monté en puissance dans le camp présidentiel au point de devenir ingérable. En tout cas jusqu’au 3 Septembre 2015, date à laquelle il avait été limogé du gouvernement Brigi Rafini sans sommation et les cadres de son parti vidés des “coquilles pleines” qu'ils occupaient dans les différents démembrements de l’État.

Les relations entre le camp présidentiel et le leader de l'Union pour la démocratie et la République (URT-Tabbat) s’étaient détériorées lorsque ce dernier avait lancé une véritable offensive médiatique destinée à dénigrer le régime de Niamey, se posant même en principal opposant au Président Issoufou. Cissé est un plaisantin avait rétorqué M.Bazoum Mohamed, numéro un du PNSD-Tarayya, le parti présidentiel, prédisant un score d’environ 2% pour le président de l’URD-Tabbat, score qui s'est malheureusement confirmé à l'occasion du premier tour de l’élection présidentielle de Février dernier.

Depuis la victoire du président Mahamadou Issoufou et son investiture, le porte-parole de la COPA 2016 reste introuvable. Alors que M.Mahamane Ousmane et Seini Omar (deux des principaux opposants au régime du président Issoufou) siègent dans le nouveau parlement et le chef de file de l’opposition M.Hama Amadou poursuit sa convalescence en France, Amadou Boubacar Cissé qui n’a pas réussi à se faire élire à l’Assemblée Nationale aurait été aperçu tantôt à Washington (du côté Fond Monétaire International -FMI) tantôt à Paris (Banque Mondiale).Triste sort pour celui qui se prenait il y a encore un an pour le vice-premier ministre sans avoir véritablement les moyens de sa politique. On ne peut pas faire partir d’un régime pendant presque cinq (5) ans et essayer un bon matin de changer de “robe” pour tromper les électeurs.

Kader Moumouni