Opération “ville morte”: l’échec était programmé d’avance
- Maaroupi Sani
- 28 avr. 2016
- 2 min de lecture
Le Collectif Résistance Citoyenne a appelé aujourd’hui à une journée ville sur l’ensemble du territoire nationale. Selon plusieurs témoignages concordants, à la mi-journée de ce Jeudi 28 Avril 2016, Niamey la capitale et toutes les grandes ville du pays sont des “villes vivantes”, animées, chacun vaquant normalement à ses occupations. C’est dire qu’on s’achemine (sans vraiment grande surprise) vers un cuisant échec de l’opération lancée par une partie de la société civile nigérienne.

Comment en effet, dire à des citoyens qui gagnent leurs vie à la sueur de leurs fronts et surtout de manière quotidienne de rester à la maison, de ne pas aller au marché, de ne pas rouler dans taxi..? Comment convaincre les travailleurs de ne pas se présenter au boulot pour des raisons purement politiques et qui n’ont rien à avoir avec l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail? Comment demander à des étudiants et à des élèves de bouder les classes alors qu’ils n’ont pratiquement rien à gagner à “sécher les cours”? Le Collectif Résistance Citoyenne mesure-t-t-il vraiment l’écart qui le sépare du citoyen nigérien ordinaire qui en a marre de la politique politicienne et toutes ses ramifications dans la société civile ? L’échec du mouvement d’aujourd’hui était programme d’avance car ne cadrant pas avec nos réalités. La leçon est toute simple: vous ne pouvez pas mobiliser des citoyens en dehors de leurs intérêts. Ce Jeudi 28 Avril, ces citoyens n’ont pratiquement aucun intérêt à observer une journée ville morte. Bien au contraire.
Le vin etant tirée, il va falloir à présent aux leaders du Collectif de tirer les conséquences de leur échec à bloquer même pour une journée les activités socio-économique et politique du pays. L’appel à la ville morte est en réalité destinée plus à la consommation de la presse et de l’opinion publique internationale qu’à autre toute chose.
MES
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