DISCOURS D’INVESTITURE DE S.E.M. MAHAMADOU ISSOUFOU, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU NIGER
- Maaroupi Sani
- 2 avr. 2016
- 4 min de lecture
EXCELLENCES MESSIEURS LES CHEFS D’ETAT ET DE GOUVERNEMENT,
MONSIEUR LE PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE,
MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE,
MADAME ET MESSIEURS LES PRESIDENTS DES INSTITUTIONS DE LA REPUBLIQUE,
MESDAMES ET MESSIEURS LES CHEFS DE DELEGATION,
MESDAMES ET MESSIEURS LES MINISTRES,
MESDAMES ET MESSIEURS LES DEPUTES,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organisations Internationales,
HONNORABLES CHEFS TRADIDITIONNELS ET RELIGIEUX
MESDAMES ET MESSIEURS,
Permettez-moi de saluer la présence, parmi nous, des chefs d’Etat et de Gouvernement ainsi que des chefs de délégation qui nous ont fait l’amitié de participer à la présente cérémonie. Au nom du peuple Nigérien, qu’ils trouvent, ici, l’expression de nos sincères remerciements et de notre profonde gratitude. Permettez-moi aussi de saluer et de remercier tous les autres amis du Niger qui ont fait le déplacement de Niamey.
EXCELLENCES, MESDAMES ET MESSIEURS,
Le 20 Mars dernier, le peuple Nigérien a fait son choix dans le calme. Je le remercie de m’avoir renouvelé sa confiance pour un deuxième mandat. Je le remercie d’avoir accepté que je reste à son service pendant les cinq prochaines années. Il a encore cru en moi et je ferai tout pour démontrer qu’il ne s’est pas trompé, la meilleure façon de le faire étant d’honorer mes promesses de campagne comme ce fut le cas au cours du mandat qui vient de s’achever.
En effet, pendant mon premier mandat, l’économie du Niger a connu un taux de croissance annuel moyen de 6%. Cette croissance a permis à des couches importantes de notre société de franchir le seuil de pauvreté et de venir renforcer la classe moyenne. Cette croissance a été portée par le secteur agro-pastoral à travers l’initiative « 3N », les « Nigériens Nourrissent les Nigériens », par les investissements, par la consommation des ménages à travers le renforcement de leur pouvoir d’achat, notamment celui des fonctionnaires, par le secteur des ressources naturelles notamment la mise en exploitation du pétrole brut et sa transformation en produits pétroliers raffinés dont le Niger d’importateur est devenu exportateur.
Pendant cette période, le taux de pression fiscale a progressé, permettant à l’Etat de mobiliser plus de ressources internes et donc de réduire sa dépendance vis-à-vis des financements extérieurs. Au total, les ressources financières mobilisées, internes (plus de 73% du financement) comme externes, soit environ six mille milliards de FCFA, correspondent, à peu de chose près, aux prévisions du programme de renaissance.

La répartition des ressources, entre les différents secteurs, traduit bien notre souci d’asseoir, durablement, les trois termes du triptyque sécurité-démocratie-développement.
Dans le domaine de la sécurité, nous avons renforcé nos capacités opérationnelles et de renseignements. Des opérations lourdes, mobilisant des milliers d’hommes, ont été conçues et exécutées pour protéger les régions frontalières avec la Libye, le Mali et le Nigéria. A l’intérieur du territoire, nous avons mis au point des patrouilles régionales et départementales qui sillonnent quotidiennement les villages pour y sécuriser les populations. Avec le Tchad, nous avions apporté notre concours au Nigéria en montant une opération pour y libérer des villes occupées par Boko-Haram. Avec le Benin, le Cameroun, le Nigéria et le Tchad nous avons mis en place une force mixte multinationale pour juguler la menace de cette organisation dont la barbarie est bien connue. Au Mali, en Côte d’Ivoire, en République démocratique du Congo, le Niger est présent dans les missions des Nations-Unies pour contribuer à la sécurité de ces pays frères. Ainsi notre pays a non seulement maintenu la sécurité et la paix à l’intérieur de ses frontières mais aussi a contribué à la sécurité et à la paix dans la région.
EXCELLENCES, MESDAMES ET MESSIEURS,
La priorité accordée à la sécurité ne nous a pas fait oublier les autres priorités comme la consolidation des institutions démocratiques, l’initiative « 3N », les « Nigériens Nourrissent les Nigériens », les infrastructures, les secteurs sociaux de base, l’accès à l’eau, à l’assainissement et la lutte contre le chômage, notamment celui des jeunes.
Deux indicateurs permettent d’évaluer ce qui a été fait, pendant le quinquennat, dans le domaine de la consolidation des institutions démocratiques : l’indice de perception de la corruption de Transparency International et l’indice de Reporter sans frontière sur la liberté de la presse. Classé 134ème en 2010 par Transparency International, le Niger occupe aujourd’hui la 99ème place mondiale. Notre pays n’est certes pas le Danemark mais il gagné 35 places en cinq ans. Le progrès réalisé dans le domaine de la liberté de la presse est encore plus impressionnant : en cinq ans, le Niger gagne 92 rangs, passant de la 139ème place en 2010 à la 47ème place mondiale aujourd’hui. Nous occupons le 7ème rang en Afrique. Donc, notre pays fait partie des pays les plus libres d’Afrique et du monde.
S’agissant de l’initiative « 3N », les « Nigériens Nourrissent les Nigériens », nous avons tenu le pari de nourrir les Nigériens et réalisé la cible n°1 de l’OMD1 relatif à la réduction de la faim. Nous avions fait la promesse que sécheresse ne sera plus synonyme de famine : cette promesse a été tenue et l’initiative « 3N » a permis de faire reculer la pauvreté qui est, dans notre pays, surtout rurale et féminine.
En matière d’infrastructures, des milliers de kilomètres de routes bitumées ou en terres sont réalisées ou sont en cours de réalisation, une centrale électrique de cent mégawatts a été construite à Niamey et sera inaugurée dans les prochains jours, des centaines de villages ont été électrifiés, un important réseau de fibre optique a été installé, d’importantes infrastructures urbaines ont été réalisées dans les villes de Niamey, Dosso et Maradi. Dans ce domaine, s’est réalisé un vieux rêve, celui d’entendre siffler le train au Niger, le seul pays de l’Afrique de l’Ouest à ne pas disposer ne serait-ce que d’un mètre de rail : le train a enfin sifflé car le tronçon de chemin de fer Niamey-Dosso a été inauguré le 29 Janvier dernier.
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