MESSAGE A LA NATION DE SEM ISSOUFOU MAHAMADOU, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT A L’OCCASI
- Maaroupi Sani
- 31 déc. 2015
- 6 min de lecture
Nigériennes, Nigériens,
Mes chers concitoyens,
Il y a environ 5 ans, je me présentais devant vous pour solliciter votre confiance à l’occasion de l’élection présidentielle. Je vous proposais alors le Programme de Renaissance décliné en huit priorités.
La fin de cette année 2015 marque l'aboutissement de presque cinq années de travail acharné et de réalisations multiformes.
En effet, le Programme de Renaissance dans la mise en œuvre duquel le Gouvernement s'est investi, a permis d’enregistrer les avancées que nous connaissons aujourd'hui.
Il serait fastidieux d’en faire un bilan exhaustif. Cependant il me parait légitime, en cette fin d’année 2015 et au seuil de la nouvelle année 2016, de rappeler quelques résultats unanimement considérés comme probants.
Le premier axe du programme de renaissance est de « bâtir des institutions démocratiques fortes, crédibles et stables ». Sur ce plan nous sommes sur la bonne voie car toutes nos institutions ont bien fonctionné, chacune ayant bien assumé son rôle. Elles ont ainsi réussi à résister à tous les chocs. La présence de l’Etat se fait sentir partout sur notre vaste territoire. La bonne gouvernance, les droits et libertés sont assurés comme l’attestent les indicateurs internationaux de référence. En matière de lutte contre la corruption par exemple, notre pays a gagné 31 rangs entre 2 010 et 2 014 en passant de 134ème à 103ème selon le classement de Transparency International relatif à l’indice de perception de la corruption.
Durant tout le quinquennat, le Gouvernement s’est évertué à promouvoir et respecter les libertés, celles de la presse, d’expression et d’association tout en assurant l’ordre public. Le Niger est perçu comme l’un des pays les plus libres d’Afrique de l’Ouest, le Septième au niveau du continent et le 47e au niveau mondial. Des efforts importants ont été consentis pour créer un environnement juridique, institutionnel, économique et professionnel favorable à un meilleur exercice de la liberté de la presse. Sur les différents classements de Reporters Sans Frontières, le Niger a fait des avancées souvent mises à mal par les comportements déplorables de certains acteurs. La signature de la Déclaration de la Montagne de la Table, le rehaussement du fonds d’aide à la presse, l’élaboration de la convention collective des travailleurs des médias et de la loi sur la publicité par voie de presse sont autant d’acquis qui doivent favoriser une plus grande professionnalisation du métier de journaliste.
Notre pays a fait des progrès dans le renforcement de l’Etat de Droit, dans l’amélioration du climat des affaires. Les capacités de son administration ont été renforcées à travers le recrutement des dizaines de milliers de fonctionnaires. Ceux-ci ont vu leur pouvoir d’achat se renforcer.

Par ailleurs, le Gouvernement a mis tous les moyens à la disposition des institutions qui en ont la charge pour que les prochaines élections renforcent la crédibilité et la stabilité de nos institutions. C’est le lieu de rendre un hommage mérité aux membres du Comité du Fichier Electoral Biométrique pour le professionnalisme avec lequel ils ont élaboré le fichier électoral. Déjà adopté par le Conseil National du Fichier et transmis à la CENI, je fonde l’espoir que son audit actuellement en cours en renforcera la crédibilité. Je note aussi, pour m’en féliciter, la détermination de la CENI à organiser les élections conformément au calendrier qu’elle a déjà établi, calendrier qui tient compte des délais impartis par la Constitution. J’exhorte tous les acteurs à aborder ces élections dans un esprit de saine compétition et avec le souci de mener des débats programme contre programme afin de mieux éclairer le choix du peuple souverain.
Justement, alors que l’arbitrage du peuple est proche, certains nigériens en rupture totale avec les réalités nigériennes d’aujourd’hui, estimaient pourtant ''mettre entre parenthèse'' cette avancée démocratique et républicaine de notre pays en procédant, à travers un coup de force, à un changement anticonstitutionnel de pouvoir. Il s’agit là d’une véritable aventure, un acte de mépris à l’endroit du peuple nigérien. Je sais que le peuple nigérien imbu de sa foi dans les valeurs républicaines, n’acceptera plus jamais de telle aventure. L’enquête, en cours, se déroule normalement et permettra certainement d’identifier tous les auteurs et complices.
Mesdames et Messieurs,
La mise en œuvre du Programme de Renaissance s’est opérée dans un climat d’insécurité sous régionale caractérisée par des menaces diverses de groupes narcoterroristes et radicaux à nos frontières.
Nous avons su faire face à ces menaces, et continuons à déployer d’importants efforts pour les conjurer tant au nord Mali, dans le lit du Lac Tchad qu’au sud libyen où l’Organisation Etat Islamique tente d’installer ses quartiers.
Les actions du Gouvernement sont multiformes et couvrent les aspects relatifs à la sécurité intérieure, la protection de nos frontières et les théâtres d’opérations à l’extérieur. Ces actions ont nécessité le recrutement de centaines de soldats et la mobilisation de moyens financiers et matériels conséquents. En 5 ans, le budget de la défense a doublé passant de 42,5 milliards en 2011 à 86,3 milliards en 2015.
Du point de vue opérationnel, des patrouilles mixtes départementales et régionales sont déployées sur l’ensemble du pays pour sécuriser les populations et leurs biens. A cette mesure forte, nous avions associé d’autres comme l’intensification de la collecte des armes illicites, la sensibilisation des populations sur les dangers de la détention et de la circulation illégales d’armes à feu, l’organisation des fora sur la paix et la sécurité, et la mise enœuvre de la Stratégie pour le Développement et la Sécurité dans les Zones Sahélo-Sahariennes du Niger.
Les résultats positifs que nous avons enregistrés sont dus à la vaillance de nos forces de défense et de sécurité, aux moyens mis à leur disposition par l’Etat, à l’engagement du Gouvernement et du peuple nigérien dont les prières et celles de nos chefs traditionnels et religieux ont été d’un soutien efficace et permanent.
Les conséquences humanitaires occasionnées par les déplacements des populations fuyant les zones d’insécurité, notamment dans la région du Lac Tchad, constituent un lourd fardeau, que nous continuons à supporter avec l’appui de nos partenaires.
Au plan sous régional, nous avons mis notre diplomatie au service de la recherche de la paix et de la sécurité parce que nous sommes convaincus, que sécurité nationale et sécurité globale vont ensemble.
Dans cette dynamique, notre pays a joué un rôle majeur dans la création du Groupe des 5 pays du Sahel communément appelé le « G5 Sahel », en vue de promouvoir la paix, la sécurité et le développement des pays membres.
Dans le cadre de la Commission du Bassin du Lac Tchad, nous avons mis en place une force multinationale mixte de 8.000 hommes fournis par les pays membres et le Bénin pour combattre les terroristes de Boko Haram dans le lit du Lac Tchad et sécuriser les populations.
Enfin, notre pays continue à marquer sa présence fort appréciée aux efforts de maintien de la paix par l’envoi des contingents militaires sur plusieurs théâtres extérieurs.
Je tiens une fois de plus à renouveler le soutien et la reconnaissance du peuple nigérien à nos Forces de Défense et de Sécurité, ainsi que sa solidarité avec les familles des soldats tombés sur le champ d’honneuret des victimes civiles de la barbarie des terroristes.
Je souhaite et je suis confiant que l’année 2016 sera celle de la victoire totale contre les forces du Chaos incarnées notamment par Boko Haram.
Mes chers concitoyens,
La sécurité alimentaire figure en bonne place du programme de renaissance à travers l’Initiative 3N « les Nigériens Nourrissent les Nigériens ».
En effet, pour soutenir les producteurs, le Gouvernement a mis à leur disposition des semences et intrants agricoles, des kits communauxcomposés de magasins de stockage, des centralescommunales d’approvisionnement en intrants et matériels agricoles, des comptoirs d’oignons et construit des centaines de pistes de desserte. A ces kits communaux, se sont ajoutés des kits villageois et des kits ménages.
Ces mesures ont été complétées par le programme de cultures irriguées qui est un élément clé du plan d’accélération de la mise en œuvre de l’Initiative 3N. Dans ce cadre, le Gouvernement a réalisé de nouveaux Aménagements Hydro-agricoles, réhabilité et conforté plusieurs autres et aménagé plus de 20.000 hectares de superficie de petite irrigation.
Ce programme de cultures irriguées est soutenu par la mobilisation conséquente des eaux de surface à travers la réalisation de mini-barrages, seuils d’épandage et l’aménagement d’une centaine de mares.
Ces différentes initiatives, en matière de sécurité alimentaire, ont permis d’enregistrer des productions céréalières, de pallier les déficits et de garantir l’alimentation des populations. Nous avons ainsi tenu notre pari selon lequel sécheresse ne doit plus être synonyme de famine au Niger.
Parallèlement, le Gouvernement a dû faire face aux urgences humanitaires en raison des inondations, de l’afflux des réfugiés et des déplacements des populations. Des ventes à prix modéré des céréales ou des distributions gratuites ciblées ont été organisées, ainsi que des transferts gratuits d’argent.
Dans le domaine de l’élevage, le Gouvernement a appuyé la création de plusieurs centaines de fermes modernes, la reconstitution des petites unités familiales, mis en place des kits ménages et d’aliments bétail, aménagé plusieurs milliers d’hectares de cultures fourragères, construit ou réhabilité des puits et forages en zones pastorales.
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