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Niger/Élections: Le fichier électoral de la discorde

  • Maaroupi Elhadji Sani
  • 22 déc. 2015
  • 3 min de lecture

Le Comité National Chargé du Fichier Électoral Biométrique (CFEB) a remis officiellement dimanche à Niamey le fichier électoral à la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), en présence du ministre d’État à la Présidence de la République M. Albadé Abouba, représentant le Premier ministre, alors que le mystère et l’incertitude entourent toujours la participation des partis de l’opposition aux prochaines élections. Le 18 Décembre dernier les partis de l’opposition, Front Patriotique et Républicain (FPR) avaient à nouveau rejeté ce fichier électoral faute de consensus et formulés cinq exigences en vue de leur participations aux futurs scrutins.


Il s’agit d’un fichier électoral transparent et crédible après un audit international notamment par l’OIF, des élections inclusives c’est-à-dire ou tous les citoyens exerceront leur droit de vote conformément à la loi et où tout candidat remplissant les conditions à le droit de se présenter sans entrave aucune et l’exercice des droits et libertés individuels et collectifs reconnus par la Constitution. L’opposition exige également une justice indépendante et une Cour Constitutionnelle sincère, équitable, impartiale, neutre et indépendante. “ Le FPR n’acceptera jamais la tenue d’élections bâclées sur la base d’un fichier électoral tordu à dessein”a indiqué l’opposition, qui refuse pour l’instant de parler clairement de boycott, faute certainement d’un autre consensus à son sein sur l’attitude a adoptée.


“Il est clair que ces partis sont solidaires entre eux maintenant. Mais la situation pourra évoluer à l’approche des élections. Certains iront aux élections, d’autres vont surement les boycotter. Chacun à ses risques et périls. Les autres candidats et partis non membres du FPR seront surement au rendez-vous” note une observateur de la scène politique.

Plus de 7,5 millions d'électeurs se rendront aux urnes pour choisir leurs dirigeants à l'occasion des prochaines élections. La CENI a fixé le premier tour de la présidentielle couplée aux législatives au 21 février 2016. Le second tour du scrutin est quand à lui prévu pour le 20 mars 2016, et les élections locales le 9 mai 2016.

Absence de consensus ou mauvaise foi

Ces dates ont été récemment confirmées par le gouvernement nigérien qui a accusé l’opposition de manœuvre dilatoire et de mauvaise foi. Dans un projet de décret pris en conseil de ministre, le gouvernement a convoqué le Collège Électoral pour le premier tour de l élection présidentielles et les législatives le dimanche 21 février 2016. Il prévoit en outre, l’ouverture de la campagne électorale pour le samedi 30 janvier 2016 à zéro (00) heure et sa clôture le vendredi 19 février 2016 à vingt quatre (24) heures. ''Le gouvernement n'acceptera pas de conduire notre pays dans un vide constitutionnel. Les élections auront lieu le 21 février. Que ceux qui pensent qu'elles n'auront pas lieu se ressaisissent et cherchent les moyens de battre campagne” a prévenu M. Marou Adamou, ministre de la Justice et porte-parole du gouvernement.

Dans son discours à la nation le Président de la République M. Mahamadou Issoufou a à nouveau tendu la main à l’opposition, promettant d’organiser des scrutins sincères, transparents et crédibles. “Mais je veux être bien compris sur ce point, ma volonté d’organiser des élections dans la transparence et la libre expression du vote ne doit pas être mise à profit par ceux qui, par des manœuvres dilatoires, veulent conduire le pays dans une impasse en repoussant les élections au-delà des délais constitutionnels” a déclaré le chef de l’état qui affrontera une dizaine de candidats à l’occasion de l’élection présidentielle. Pour sa part, la Commission nationale des Droits humains a appelé , lundi, ‘les acteurs politiques nigériens à rechercher le consensus afin d’aller à des élections apaisées en 2016’

En attendant l’arbitrage du peuple, pouvoir et opposition ont décidé de jauger leur popularité dans la rue a travers des manifestations. Les militants et sympathisants de l’opposition sont appelés à descendre dans la rue à une date qui n’a pas été précisée pour réclamer des “élections apaisées, inclusives, transparentes, crédibles et équitables” , tandis que les partisans du régime sont déjà dans la rue dans différentes régions du pays pour dénoncer la tentative de coup d’état ayant récemment visée le président sortant, une tentative de coup d’état à laquelle l’opposition veut des preuves.




 
 
 

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