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Le développement est la meilleure réponse de l’Afrique face au changement climatique

  • Photo du rédacteur: Maaroupi Sani
    Maaroupi Sani
  • 7 déc. 2015
  • 3 min de lecture

Le changement climatique est une mauvaise nouvelle pour la plus grande partie du monde, et en particulier pour l’Afrique. Alors que certains pays au climat froid bénéficieront d’une légère augmentation des températures, l’Afrique sera confrontée à une aggravation des sécheresses, à l’augmentation de la désertification et à des phénomènes météorologiques plus extrêmes. Face à ces menaces climatiques, la meilleure réponse de l’Afrique est d’accélérer son développement.

En Afrique subsaharienne, l’un des principaux obstacles à la croissance, et un problème particulier compte tenu du changement climatique, est la faiblesse de ses infrastructures. Dans les zones rurales, la population est à la merci de la météo – des inondations et des sécheresses, par exemple, peuvent anéantir les récoltes et les moyens de subsistance – alors que l’absence d’électricité représente un frein constant au développement.

Contrairement à l’Afrique du Nord, où moins de 1 % de la population vit sans électricité, quelque 620 millions de personnes – soit les deux tiers de la population – n’ont pas d’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne. Cela les prive de lumière et oblige notamment les femmes à passer beaucoup de temps à chercher du bois pour cuisiner – quatre personnes sur cinq en Afrique subsaharienne dépendent de la biomasse (principalement du bois) pour cuisiner, avec tous les risques pour la santé que cela comporte.

Dans les zones urbaines, une fourniture d’énergie peu fiable compromet les activités économiques, les entreprises et les ménages dépendant de groupes électrogènes de secours à essence ou diesel. Au Kenya, par exemple, 57 % des entreprises possèdent des groupes électrogènes *. Ces groupes sont non seulement très polluants, mais l’électricité qu’ils produisent est beaucoup plus chère que l’électricité du réseau, ce qui augmente considérablement les coûts de production. Les défis dans le secteur africain de l’énergie comprennent une capacité de production insuffisante, une dégradation des installations existantes et une infrastructure de transmission et de distribution limitée.


Malgré son approvisionnement énergétique déficient, l’économie de l’Afrique affiche une croissance de près de 6 % par an. Sachant que le continent dispose de réserves d’énergies fossiles plus que suffisantes pour couvrir ses besoins domestiques et d’un climat qui se prête très bien à l’exploitation d’énergies renouvelables, les perspectives pour une croissance nettement plus élevée sont très bonnes.

Des solutions pour la production d’énergie en Afrique

Dans un continent majoritairement rural – seuls 37 % de la population subsaharienne vit dans des villes – l’une des priorités est d’amener l’électricité dans les villages et les hameaux. Une autre priorité est de stabiliser la fourniture d’électricité dans les zones urbaines et industrielles. En l’absence d’un réseau de distribution à l’échelle du pays, dont la construction prendra plusieurs dizaines d’années, les réseaux électriques décentralisés – aussi appelés micro-réseaux – sont un moyen efficace d’assurer l’approvisionnement électrique de communautés isolées.

Ces systèmes de distribution d’énergie modulaires sont situés typiquement à proximité de l’endroit où l’énergie est consommée et peuvent être connectés au réseau de distribution principal ou être exploités en tant que réseau indépendant. Dans les régions ensoleillées ou venteuses, les micro-réseaux peuvent être alimentés par des énergies renouvelables provenant d’installations photovoltaïques ou éoliennes, et être équipés d’un groupe électrogène de secours au diesel ou d’accumulateurs, pour les périodes sans vent ou sans soleil.

Même s’il s’agit encore d’une technologie relativement nouvelle, les micro-réseaux mis en place jusqu’ici ont fait la preuve de leur efficacité en fournissant une énergie fiable et de qualité. Au nord du Kenya, par exemple, la ville isolée de Marsabit (5000 habitants) dépend entièrement d’un micro-réseau alimenté par des éoliennes et un générateur diesel, ce réseau étant actuellement en cours de développement pour optimiser l’utilisation de l’énergie éolienne.

Dans le cas des micro-réseaux, les énergies renouvelables sont particulièrement intéressantes en raison de leur coût avantageux, par rapport au diesel. Elles sont idéales pour les sites industriels et commerciaux, qui dépendent actuellement entièrement de groupes électrogènes de secours à essence ou diesel. Et lorsqu’ils sont connectés à un réseau, les micro-réseaux contribuent également à décentraliser la fourniture d’électricité, à réduire l’impact sur l’environnement et à augmenter la souplesse de la fourniture d’énergie.

Enfin, les micro-réseaux sont destinés à devenir, à long terme, des éléments importants du paysage énergétique de l’Afrique, du fait que les connexions de réseaux ruraux coûtent trois fois plus que les connexions de réseaux urbains, ainsi qu’en raison des pertes d’énergie liées aux transports à grande distance. Malgré cela, et contrairement aux téléphones mobiles, qui ont dépassé la téléphonie fixe, les micro-réseaux ne constituent pas une alternative aux réseaux conventionnels, notamment dans les zones à forte densité de population. L’Afrique aura toujours besoin de réseaux de distribution conventionnels, si elle veut devenir une société industrielle moderne.

Compte tenu de l’important ensoleillement de l’Afrique, ce continent semble particulièrement propice pour une production photovoltaïque à grande échelle, une énergie qui représentera bientôt la moitié de l’énergie produite dans de nombreuses régions du monde.



 
 
 

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