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Aliko Dangote, le noir le plus riche du monde

  • Photo du rédacteur: Maaroupi Sani
    Maaroupi Sani
  • 8 mai 2015
  • 2 min de lecture


Tout ou presque a été dit d’Aliko Dangote, l’homme le plus riche d’Afrique et, selon Forbes, 23e fortune mondiale, à plus de 25 milliards de dollars. Qu’il doit son succès à son contrôle sans partage des marchés qu’il a choisi d’investir, le ciment, le sucre et la farine, jouant des prix pour évincer la concurrence. Ou qu’il doit sa taille critique sur ces marchés à des relations étroites avec le pouvoir, notamment pour influencer les tarifs douaniers, qu’il s’agisse des dictatures militaires jusqu’en 1999 ou du président Olusegun Obasandjo, dont il a financé la réélection en 2003.

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Et pourtant, cet homme a réussi un miracle en Afrique : transformer son empire commercial en géant industriel. Ses usines sont présentes dans 14 pays africains et son groupe investit désormais du Brésil à l’Indonésie. Aliko Dangote a ainsi construit la première multinationale africaine. Sa cimenterie d’Obajana, à mi-chemin entre la capitale économique, Lagos, et la capitale politique, Abuja, sera bientôt la plus grande au monde, capable de remplir un camion de 30 tonnes toutes les 30 secondes. Son groupe va investir 16 milliards de dollars dans les cinq prochaines années et représentera bientôt 10 % du PIB du Nigeria, la plus grande économie d’Afrique.


Né en 1957 à Kano, la cité marchande et musulmane du nord du Nigeria, Dangote est issu d’une famille prospère d’exportateurs d’arachide. Après des études de commerce à l’université d’Al-Ahzar, au Caire, il emprunte en 1977 trois camions de ciment et 750 000 dollars à l’un de ses oncles, remboursables en deux ans. C’est l’époque où le ciment, entièrement importé, vaut de l’or : le Nigeria convertit ses pétrodollars qui en constructions tous azimuts.

Lire aussi : Les élections au Nigeria donnent l’espoir d’un nouveau récit pour l’Afrique de l’Ouest

Aujourd’hui philanthrope reconnu, à qui Barack Obama accorde des audiences privées, il est connu pour avoir appliqué trois principes avec entêtement : réinvestir ses profits dans le pays au lieu de cacher l’argent dans des coffres suisses, mener un train de vie modeste et tout miser sur le marché intérieur du pays le plus peuplé d’Afrique.

Au passage, il est l’auteur d’étonnantes innovations. Les chauffeurs des milliers de camions du groupe auraient causé jusqu’à 200 morts par an sur les routes, parfois des autobus entiers pris de front. Dangote a donc lancé une académie de conduite ouverte aux titulaires de masters et de doctorats, considérant que des personnes éduquées feraient moins de dégâts. Ouverte aux femmes, aussi, dont il respecte la conduite prudente et sur lesquelles les chauffeurs masculins doivent aligner leur quota d’accidents et d’usure des véhicules. S’ils font 300 000 kilomètres sans incident, ils deviennent propriétaires de leur camion.


Article paru dans le hors-série du Monde : Afrique, l’envol, paru le 19 janvier 2015


 
 
 

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