Le manque de soutien de la communauté internationale envers le Niger et le Tchad est « honteux », se
- Maaroupi Sani
- 6 mai 2015
- 2 min de lecture
Alors que le Niger et le Tchad entreprennent des efforts « héroïques » pour accueillir des centaines de milliers de réfugiés issus d'autres pays de la région, il est « honteux » que la communauté internationale ne leur vienne pas davantage en aide, a estimé mardi le Directeur des opérations du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), John Ging.

« Ces deux pays constituent un îlot fragile de stabilité dans une région minée par les conflits », a déclaré M. Ging dans un communiqué de presse à New York, soulignant qu'à eux deux, le Niger et le Tchad accueillent environ 850.000 réfugiés issus de pays voisins, dont la plupart vivent dans des familles d'accueil.
« Tout appauvris qu'ils sont, ils font preuve d'une humanité exemplaire en ouvrant leurs frontières à des centaines de milliers de réfugiés fuyant leurs voisins déchirés par la guerre : le Nigéria, la République centrafricaine, le Mali, la Libye et le Soudan », a précisé le Directeur des opérations de l'OCHA.
Bien que le Niger et le Tchad soient parmi les pays les plus pauvres du monde, M. Ging a déclaré avoir vu des familles vulnérables accueillir à bras ouverts des réfugiés dans leur maison et partager avec eux le peu dont ils disposent.
« C'est une véritable leçon d'humilité et une source d'inspiration dans un monde où nous faisons face à une pénurie d'humanité », a salué M. Ging.
Le Directeur des opérations a cependant insisté sur la nécessité de répondre aux besoins humanitaires urgents des populations des deux pays, afin d'éviter que ces derniers ne traversent une crise aigüe.
« Le Niger est classé dernier sur l'indice de développement humain de l'ONU, alors que le Tchad est quatrième en partant de la fin. 2,4 millions de personnes au Tchad et 2,6 millions au Niger sont en situation d'insécurité alimentaire », a souligné M. Ging, ajoutant qu'une détérioration de la situation humanitaire dans les deux pays serait catastrophique tant pour les populations concernées que pour les perspectives de stabilité future dans la région.
« Il est honteux qu'en tant que communauté internationale, nous ne fassions pas davantage pour assumer notre part de responsabilité », a déploré M. Ging. « Dans un monde en crise, il est impératif que ces deux pays ne soient pas oubliés », a-t-il conclu.
ONU.ORG
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